Etape 4 - Besse - Ambert - 85 km
Départ de Besse à 09h00, le temps est menaçant, 5
min de pluie au départ, puis plus rien jusqu’à 15h00. Les trente dernières bornes furent un
régal puisque nous avons eu quasiment que de la descente jusqu’à Issoire, en longeant tranquillement la
rivière Pavin… On sortait du massif de Sancy, les températures se
faisaient plus agréables, les paysages moins escarpés, les fleurs plus nombreuses, On avait l’impression d’une matinée de
transition, une sorte de « pause » dans notre parcours tant nous
n’avions pas connu de conditions aussi bonnes depuis lundi.
Nous sommes repartis de la ville peu après 12h00. Le
temps toujours clément, j’enlevais d’ailleurs pour la première fois le k-way et
le sous-pull. Derrière nous, s’étendait tout le Massif que nous avions quitté
ce matin. Nous entrions dans le Parc Régional du Livradois Forez (3ème parc en
4 jours !). Et là, ça a recommencé à monter.
Arrivés à Issoire, nous nous sommes permis un break
au café (en compagnie de "l’Équipe" et de la "Montagne" évidemment, comme au bon vieux temps…).
Le soleil a même réussi à percer quelques minutes. Pendant ce temps, Adrien
s’acharnait sur son pneu…
Le trajet jusqu’à Candat fut éprouvant mais aussi bucolique :
petite route entourée de sapins, petit ruisseau nous accompagnant un bout de
chemin, et traversée d’un autre village classé « plus beau de
France » : Saint Florat. Adrien a été dans l'ascension à nouveau victime d'une crevaison. Nico et moi n’en voyions d’un autre côté pas la fin, la
fringale n’arrangeant rien.
Mais le pire était à venir : la gérante de la seule auberge du village m’annonça froidement qu'on ne pouvait pas manger, le service étant terminé depuis dix minutes ! Cauchemar ! On crevait de faim et tout ce qu’on avait se résumait à un demi-paquet de BN. Du coup, on a demandé l’aumône à une habitante, qui gracieusement nous a offert un paquet de gâteaux. Et un miracle se produisit lorsqu’un petit camion d’épicerie ambulante venu d'une autre planète s’arrêta à notre hauteur. La conductrice, charmante, nous vendit tomates, bananes, une belle portion de Cantal Livers et nous offrit une baguette de pain. Trop fort ! Nico et moi on s’est bien rassasié pendant qu’Adrien, enfin arrivé, continuait de se battre avec sa chambre à air et son pneu…
A 15h30, on repartait pour les 30 dernières bornes. Évidemment, ce fut le moment où il commença à flotter (hallucinant !). Sommet à Echandely à 950 m d’alt, puis 25 km de descente à travers le Bois Noir, sous une pluie battante, mais un ciel étrangement dégagé à quelques encablures de là… A 17h00 il faisait quasi noir, la route était noueuse et très fréquentée, et Nico faillit se prendre un cheval en doublant mais faut croire que les nombreux épouvantails exposés sur le bas côté devaient nous protéger…
Enfin Ambert ! Nous étions mouillés comme des rats ; nous ne rêvions que d’une bonne douche. Ne trouvant pas d’indication d’auberge de jeunesse, je vais à l’OT pour demander notre chemin… Je reviens voir les autres, et leur annonce,pas fier, qu’elle se trouve sur les hauteurs de la commune, à 10 bons kilomètres ! Fatale erreur de ma part. Sans hésiter, Nico se rue dans le premier hôtel à côté (Hôtel des Copains) et bloque une chambre…
Ambert : son papier d’imprimerie (Encyclopédie), sa fourme, ses stars (Jules Romain « Les Copains » d’où a été tiré le film du même nom et la chanson composée exprès nommé « Les Copains d’abord » par un certain Brassens…), sa mairie ronde unique en Europe (notre chambre donne direct dessus). Bon on est pas mal ici, on va y rester...